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Face à l’éclatement du monde social, un autre possible est possible : que l’année 2025 soit l’occasion d’oser nous confronter, de penser et d’agir autrement !

Je vous souhaite une année propice à la prise de conscience de ce qui va nous permettre de vivre la transformation individuelle et collective au service d’un monde plus juste et plus durable. Quelles sont nos habitudes, nos conditionnements, nos réactions, nos attachements, nos peurs qui nous empêchent de nous ouvrir à d’autres possibles ?


L’anthropologue colombien Arturo Escobar s’interroge : comment pouvons-nous espérer changer le monde sans modifier les outils pour le penser ? Comment prenons-nous en compte la diversité, les multiples appartenances culturelles qui façonnent le monde d’aujourd’hui?


Comment au sein de nos organisations du travail, prenons-nous ou pas le temps de penser ce qui se passe pour nous et pour tous les collègues avec lesquels nous travaillons ?


Comment interrogeons-nous nos places, notre rapport au pouvoir, les émotions qui nous traversent, la prise en compte de la différence, nos valeurs, nos croyances dans notre vie de tous les jours ?


Comment est-ce que nous repensons nos modes de gouvernance ?


L’organisme Expression s’est transformé en Société Coopérative d’Intérêt Collectif en 2024. Il s’agit maintenant en 2025 de concrétiser la mise en place d’une gouvernance qui favorise l’autonomie, l’engagement mais aussi la prise en compte des différentes parties prenantes dans une organisation. Ce système nous oblige à penser la complexité, la contradiction et parfois l’ambivalence entre l’intérêt personnel et l’intérêt collectif. Penser et être partie prenante dans une organisation collective est pour moi un outil essentiel pour mieux comprendre les organisations du travail dans lesquelles nous allons intervenir. Par ailleurs la gouvernance partagée sera au service du projet d’intérêt collectif qui nous invite à accompagner l’ensemble des professionnels qui contribuent à davantage de solidarité et de justice sociale sur l’ensemble du territoire qu’il soit rural ou urbain.


Pour ce qui me concerne, je vais lâcher le pouvoir que j’exerce depuis 35 ans dans cette société que j’ai créée et dirigée puisque je pars à la retraite au mois de juin. Je resterai sociétaire à une autre place dans la catégorie « Pairs et formation ».


C’est au sein d’Expression que je suis devenue psychosociologue. Cet ancrage théorique et pratique m’a permis de clarifier mon positionnement lorsque j’interviens auprès des acteurs du monde social. Aux prises avec le délitement des organisations, au manque de moyens, de temps, de cadre, face à l’individualisme qui domine de plus en plus, cette référence m’a aidé à soutenir ma réflexion. Je voudrais rendre hommage à Eugène Enriquez psychosociologue français décédé en décembre 2024 et qui a fortement marqué ma façon de penser et donc d’intervenir.


Résister face à la pensée unique, interroger le désir mais aussi la prise de risque et l’engagement, penser l’articulation entre l’individuel et le collectif, la place du pouvoir dans l’organisation, Enriquez a ouvert des pistes que nous devons continuer d’explorer.


Poursuivre les traces qu’il a laissées, revoir notre manière d’être au monde, permettre ainsi aux autres mondes possibles d’être multiples et à des futurs radicalement différents d’émerger voilà quelques portes que nous pouvons ouvrir en ce début d’année.


Christine Olivier, psychosociologue 




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