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Les forums d'automne


Les forums d'automne

 

Conférence débat à la Gaité Lyrique

3 bis rue Papin 75003 PARIS

le 18 novembre 2015 à 19h

LA TRIBU DES INCOMPRIS : COMMENT LIBERER LA FORMATION INTERCULTURELLE DU CULTURALISME ?

Récit d'expériences de déconstruction du culturalisme dans des offres de formation

Inscription

Et, vous en saurez plus encore lors de notre prochaine lettre d'infos ...

 

Forum Troubles Psychiques

Prise en compte des personnes souffrant de troubles psychiques sur un territoire

Comment les éducateurs, les infirmiers, les puéricultrices, les médecins, les élus, les psychologues, les psychothérapeutes, les agents d'accueil et administratif, les psychiatres, les assistants sociaux, les enseignants et les animateurs peuvent-ils travailler, ensemble, sur un même territoire pour faire face, accueillir, accompagner les personnes qui souffrent de troubles psychiques ? Il s'agit concrètement d'avancer sur la question de la pluridisciplinarité et de la cohérence du travail de ces acteurs du sanitaire, du social, du médico-social et du politique qui dépendent d'institutions différentes avec leurs valeurs, leur histoire et leur évolution dans un contexte territorial, économique et politique spécifique. Au niveau mondial, l'OMS considère que 5 des 10 pathologies les plus préoccupantes du 21ème siècle concernent la psychiatrie : schizophrénie, troubles bipolaires, addictions, dépression, troubles obsessionnels compulsifs… Ces maladies sont encore peu connues et suscitent de la peur, du rejet, du déni et même de la discrimination. Il est ainsi nécessaire d'interroger nos représentations à ce sujet car les stéréotypes et les préjugés dans ce domaine sont très prégnants : « Il est complètement fou, débile… Il ne trouvera jamais de travail ! » « Mais je ne comprends pas, il est intelligent pourtant ». De plus, la société de consommation nous invite à rechercher le bien-être factice à tout prix, certains en voulant s'épanouir individuellement, se projettent dans un idéal souvent éloigné de la réalité. Cette injonction à la satisfaction totale, à la performance, à la réussite dans tous les domaines suscitent certaines formes de dépression, de burn-out, de stress. Enfin, la précarité, l'exclusion du travail, des activités sociales, du logement favorisent également l'émergence de troubles psychiques et de troubles du comportement qui n'existaient pas avant. Tout cela est complexe… Et dans un monde qui tend à normaliser, maîtriser, contrôler, ne convient-il pas de reconnaître les limites de notre toute puissance et donc de notre impuissance. Alors que faire ? Ces problématiques imposent une mobilisation conjointe de tous les acteurs qui travaillent dans le champ sanitaire, social, médico-social, éducatif, culturel. Il s'agit de repérer, d'identifier la spécificité du travail de chacun, de promouvoir des formations sur les troubles psychiques y compris pour les médecins et les infirmiers car les psychiatres sont de plus en plus rares sur certains territoires mais aussi de favoriser les liens et les articulations entre tous les professionnels au sein d'une organisation territoriale encore trop cloisonnée. Prenons un exemple concret couramment énoncé en analyse des pratiques : une assistante sociale reçoit une personne qui tient, pour elle, des propos étranges, bizarres. Cette personne s'énerve, se met en colère quand elle essaie de lui donner une explication concernant le versement de son RSA et finit par l'insulter et la menacer. L'assistante sociale a peur, commence à hausser le ton, elle veut terminer l'entretien au plus vite et elle finit par conduire la personne vers la sortie avec l'aide de collègues. Puis elle tente d'appeler le CMP car elle sait que cette personne est suivie par cet établissement. Elle n'arrive à obtenir aucune information…. Cette situation nous montre la nécessité pour l'assistante sociale, comme pour tous les professionnels qui travaillent dans la relation, de se former pour mieux comprendre et contenir ce qui peut être dit et agi dans un entretien, y compris en cas de débordement, de violence souvent signe de souffrance. La formation et la participation à des groupes d'analyse de pratiques sont certes essentielles mais l'assistante sociale qui savait que la personne était suivie en CMP doit pouvoir travailler avec les infirmiers, les psychiatres, la cellule d'urgence psychiatrique, le service RSA de la ville, la responsable de la résidence sociale, le conseil local de santé mentale… Cette personne reçue dans un établissement public a le droit d'avoir accès à des soins de qualité, comme l'assistante sociale doit pouvoir être soutenue et formée pour accompagner ces personnes qui n'ont pas toujours conscience de leurs troubles. Enfin quand la personne sort, contre son gré, dans un état d'excitation et de violence d'un établissement public que se passe t-il ? Pour l'ensemble des professionnelles et personnes accueillies présentes ? Pour elle-même ? Mais aussi pour l'entourage, passants, voisins, enfants, parents, conjoints, ami. Prendre en compte ces situations, réfléchir avec tous les acteurs concernés en favorisant une dynamique qui permette la prise en charge pluridisciplinaire et pluri-professionnelle devient fondamental. Cette dynamique de travail en réseau, cette stratégie forte de coordination ne s'improvisent pas. Des actions concrètes peuvent être mises en place pour avancer, les Territoires Sud et Centre Yvelines ont décidé de travailler sur cette problématique et notre organisme Expression anime le Forum Santé Mentale du 14 décembre 2015 à Rambouillet. Le théâtre forum conçu à partir de situations rencontrées par les professionnels permettra d'illustrer les différentes problématiques et les moyens d'y faire face. Chaque structure du territoire sera également invitée à présenter ses activités, ses projets par le biais de stands. Vous avez certainement un avis à donner sur le sujet, une critique à émettre à partir de cette lettre, merci pour votre participation.

Christine Olivier, Psychosociologue, Expression


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