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La place de la méthodologie dans la conduite de groupes d'analyse des pratiques

L’analyse des pratiques est un dispositif qui permet à un groupe d’une dizaine de participants de se centrer sur ce qu’une personne fait dans le cadre d’une activité précise au sein d’une organisation identifiée. La pratique est en lien avec l’action. Analyser ses pratiques c’est prendre le temps d’expliciter devant d’autres personnes ce que nous faisons, pourquoi nous le faisons ainsi et en référence à quoi. La personne qui expose une situation précise ainsi son questionnement autour de cette pratique qui pourrait s’exercer autrement. Pour ce faire, l’intervenant qui conduit le groupe va présenter la méthodologie de travail suivante qui se déroule sur une heure, une heure trente au maximum. Dans une séance de trois heures, il est possible de travailler 1 voire 2 situations. Nous rappelons que le dispositif ne peut fonctionner que si chaque participant s’engage à évoquer une situation, une problématique, une question au sein du groupe. Ce prérequis est explicité avec le groupe lors de la séance de rencontre exploratoire et constitue la base de l’engagement de chacun.

1. Présentation et choix d’une situation, d’une problématique A partir de situations vécues et proposées par les participants, une situation est choisie et fera l’objet du travail du groupe. Il s’agit pour le professionnel d’exposer une question en lien avec ce qu’il fait, ce qu’il a fait. Ce questionnement, cette problématique est en lien avec son savoir-faire, son savoir-pratique, un usage particulier, une technique, un positionnement, une posture. 2. Le participant présente la situation au groupe Ainsi le participant explicite le contexte, les enjeux, son implication, son positionnement, ce qui lui pose question en rapport à la situation qu’il souhaite explorer avec le groupe. Les participants écoutent attentivement le ou la collègue pour pouvoir procéder ensuite à l’analyse de ce qui a pu être dit. Cet espace permet ainsi à un professionnel de pouvoir s’exprimer et d’élaborer autour d’une pratique professionnelle. Il ne s’agit pas d’exposer la situation d’un usager, d’un collègue, d’un fonctionnement institutionnel ou d’un fonctionnement de service mais bien de s’interroger sur ce que chacun peut faire dans sa fonction en rapport à un usager, un collègue, un fonctionnement de service ou un fonctionnement institutionnel. 3. Analyse de la situation Chacun se mobilise dans l’analyse de la situation permettant ainsi d’ouvrir de nouvelles perspectives dans la façon de travailler. L’intervenant fournit un cadre, facilite, anime, accompagne le groupe dans son élaboration. Il amène les participants à identifier comment ils font et selon quels critères, à se poser des questions, à s’approprier des méthodes, des démarches pour résoudre les difficultés qu’ils rencontrent dans leur pratique. C’est en effet chaque personne qui va trouver sa démarche pour faire évoluer ses pratiques professionnelles en adéquation avec son service et les problématiques spécifiques de l’institution et du territoire dans lequel ils travaillent. 4. Des apports de contenu Des apports théoriques peuvent être envisagés par l’intervenant au moment opportun, de façon à enrichir la réflexion. En fonction des groupes et des choix réalisés lors de la rencontre exploratoire l’intervenant peut reprendre des apports théoriques lors d’une séance d’analyse des pratiques suivante. Ces apports peuvent faire l’objet d’un exposé didactique d’une dizaine de minutes, d’une présentation d’articles ou de fiche pédagogique reprenant des définitions, des concepts évoqués la séance précédente. 5. L’évocation de pistes d’élaboration en rapport à la situation apportée Chaque membre du groupe peut proposer des pistes de solutions qui pourraient être mises en place pour faire évoluer la situation, la problématique apportée par le professionnel qui a exposé la situation. Lors de ce temps, nous proposons au groupe de proposer différents types de solutions qu’elles soient en lien avec des dimensions institutionnelles, professionnelles, personnelles. Par ailleurs, nous incitons le groupe à accepter la confrontation et la différence. Il s’agit d’élargir le champ des possibles et non d’évoquer une solution « magique » qui ferait « consensus » et qui pourrait donner l’illusion qu’une seule façon de résoudre un problème existe. 6. La réappropriation des propositions émises dans le groupe, par la personne qui a évoqué la situation. La personne en fonction de son histoire, de son vécu, des enjeux, de sa nouvelle compréhension de la situation essaie d’expliciter sa nouvelle façon de comprendre et de percevoir ce qu’elle est en mesure de faire par rapport à la situation évoquée. Dans cette phase, il s’agit d’amener la personne à prendre en compte en quelque sorte ce que chacun a pu lui renvoyer. Ce temps d’appropriation est important 7. Des temps de régulation centrés sur le fonctionnement du groupe A l’issue d’une séance de travail, nous proposons un temps centré sur le fonctionnement du groupe « ici et maintenant ». Il s’agit de faire des retours sur le type d’interactions, sur les modalités de travail du groupe, sur les attitudes mises en œuvre, sur la répartition des temps de parole, sur les temps de silence ou au contraire les temps d’excitation du groupe. Ce temps est fondamental pour développer l’intelligence collective et progresser ensemble sur la prise de conscience de ce qui se passe au sein d’un groupe. 8. Temps de reprise à la séance suivante Au début de la séance, la personne qui a présenté une situation la séance précédente, partage avec le groupe ce qui a bougé, ou pas, dans la situation en question. Ce temps de reprise est opérant dans la dynamique du groupe.

Chritine Olivier, psychosociologue cllinicienne


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