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Expression et la gouvernance partagée – Episode 2 -Partage de représentations

Frédéric Laloux [1] ’interroge : Quelle  possibilité avons -nous pour réinventer nos organisations, pour concevoir un nouveau modèle qui rende le travail productif, épanouissant, riche de sens, pour créer des environnements de travail qui aient une âme où nos talents pourraient se développer et nos vocations se réaliser comme elles le méritent ? 


Il affirme que « si vous êtes le créateur ou le dirigeant d’une organisation et que vous aspirez à faire changer l’environnement de travail, votre réussite dépend de la réponse que vous apporterez à cette question ! ». 


La lettre d’information du 8 mars 2024, intitulée « Accomplissement de soi et choc culturel : au cœur de la gouvernance partagée », avait mis en lumière l’enjeu de la connaissance et de l’accomplissement de soi, conditions nécessaires à la mise en place réussie d’une gouvernance partagée.


Expression ayant fait le choix de s’engager sur ce chemin de la gouvernance partagée, cet enjeu se pose donc à ses membres.  Quelle meilleure manière pour mieux se connaître, que de partager ses représentations, en tentant de répondre à la question soulevée par Frédéric Laloux ? 


Nous vous proposons un aperçu de nos réponses croisées. 


Qu’est-ce que pour vous la gouvernance partagée (GP) ? 


  • La GP permettrait d’abolir les frontières entre ceux qui pensent/décident et ceux qui exécutent. Elle part du principe que les personnes directement impliquées dans le travail au quotidien sont les mieux placées pour décider individuellement et collectivement de leur travail

  • Le collectif réfléchit et décide ensemble des éléments fondamentaux du travail, de l’organisation, du sens général du travail et définit un objectif commun

  • La GP permet le partage du pouvoir, un meilleur engagement de chacun. Elle permet l’atténuation de la relation hiérarchique, favorise la transmission et la distribution à plusieurs des pouvoirs de décision

  • Un peu comme l’amour chez Lacan : donner ce qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas

  • C’est un système d’organisation basé sur l’horizontalité de ses membres, la prise du pouvoir du collectif et la confiance dans l’auto-régulation des groupes de travail interconnectés

  • C’est permettre à un groupe de personnes qui participent à un projet commun de gouverner

  • C’est un système de gouvernance organisé autour de protocoles

  Les conditions de réussite ?


  •  L’autonomie et la confiance dans le collectif et les individus sont des éléments fondamentaux

  • La GP doit favoriser la cohésion d’équipe, l’appartenance à un collectif, la confiance les uns en les autres dans leur prise de décision, l’écoute des uns des uns et autres et le partage des contraintes diverses

  • Prendre conscience que ce système nécessite un investissement important en termes de temps et de ressources diverses

  • C’est une manière de gouverner qui demande une grande transformation individuelle intérieure pour y arriver. Cela demande de passer d’un mode de pensée individuelle à un mode de pensée collective, tout en respectant sa souveraineté personnelle

  • Cela demande aussi une grande transformation de la culture en cours dans l’institution

 Les écueils à éviter ? 


  • Les personnes n’ont pas à occuper toutes les places, à tout savoir et à tout décider ensemble

  • Il peut y avoir une idéalisation dangereuse de la GP qui nie tout pouvoir, les individus et leur autonomie

  • Comme tout système, il n’est pas parfait ni la réponse à tout. Il peut impliquer des risques surtout si certaines notions comme le « travail collectif » et la « sociocratie » sont idéalisées et transformées en dogme. Cela peut engendrer la mise à mal de la reconnaissance de l’individu, de ses besoins et de son droit de se différencier du collectif

 Les motivations pour Expression ? 


  • Assurer la succession de la directrice

  • Soutenir une culture du groupe chez Expression

  • Correspondre, répondre à la volonté, aux valeurs et aux idéaux de ses membres

  • Eviter que demain Expression ne devienne une SCIC avec un pouvoir concentré

  • Suivre le chemin le plus logique, pas seulement pour Expression, mais pour toute organisation : faire participer les personnes aux décisions importantes les concernant

  Et vous, quelle représentation avez-vous de la gouvernance partagée ?


Anne-Dominique Derieux, coach, psychothérapeute et formatrice 



[1] Reinventing Organizations – vers des communautés de travail inspirées – Editions Diateino




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